Blackstone Productions : objectif Japon
Moana Louis et Charlie Pérez sont complémentaires
L’un est demi tahitien mais a grandi en métropole. L’autre est métropolitain mais vit depuis petit à Tahiti. Dans leur studio de la rue Gauguin, à Papeete, les deux associés mettent sur pied leurs différents projets, made in Blackstone productions, agence de production de contenu audiovisuel et multimédia. Dans ce joyeux bazar aux senteurs d’encens, malgré les apparences, tout est réglé, millimétré. L’organisation est semblable à celle d’une entreprise japonaise, un goût de paradis en plus.
T-shirt noir, short en jean et larges tatouages sur les bras, Moana Louis bondit de derrière son bureau. Un endroit, entre autres, où le trentenaire passe « entre 60 et 70 heures par semaine », lâche-t-il en désignant ses yeux cernés, sourire en coin. Avec son accent ensoleillé, le fondateur de Blackstone Productions retrace son parcours.
Débuts difficiles
L’histoire de cette entreprise nommée d’après la pierre des îles hautes du fenua, a commencé dans un petit appartement de Paea. Il y a huit ans, Moana Louis, le demi fraîchement débarqué de métropole, pose ses valises au PK 22.
« Quand j’ai eu fini mes études d’ingénieur du son, je me suis demandé ce que j’allais faire. Une des solutions était de monter un studio à Marseille, mais il y en avait déjà plein. Alors, je suis venu à Tahiti. J’y étais déjà venu faire des enregistrements ici, et je savais qu’il y avait un créneau du côté des studios de musique », explique l’artiste.
L’enfant du pays renoue avec son fenua. Il tente de se lancer dans la musique. Mais les artistes boudent quelque peu. Ils préfèrent filer sur la plage avec guitare et copains pour chanter plutôt que de confier leur talent à quelqu’un d’autre. Moana Louis s’accroche mais au bout de quelques temps vient l’heure du constat. Un studio d’enregistrement à Tahiti, seul, reste trop compliqué.
« Pour autant, je ne voulais pas retourner en France. J’avais très envie de rester à Tahiti. Il y a beaucoup de positif ici. C’est quand même encore un des seuls endroits où quand tu croises le regard de quelqu’un dans la rue, la personne te dit bonjour », souligne-t-il.
Artiste complet, Moana Louis maîtrise aussi l’art de la prise de vue. Avec son ami Charlie Pérez, ils décident de monter leur studio. Mélange des passions : son, vidéo, photo, graphisme… avec créativité et travail comme guide. En 2015, les artistes s’installent rue Paul Gauguin. Blackstone Productions entre dans une nouvelle ère.
La reconnaissance
Au fil du temps, Moana et Charlie aiguisent leurs armes et affinent leurs projets. Publicité, communication, programme de télévision, documentaires…
Blackstone se fait un nom. De plus en plus de groupes se tournent vers l’entreprise pour la réalisation de campagnes de communication. Entre projets corporate et pures créations, l’entreprise trouve son équilibre. « Il y a une réalité économique qui fait que ce n’est pas facile mais on arrive à garder la tête hors de l’eau quand même. Tout n’est pas rose, mais il y a beaucoup de positif », concède Moana Louis.
Aujourd’hui, les artistes veulent mettre le cap sur le Japon. Ils ont nourri une véritable affection pour le Pays du Soleil Levant, sa culture et ses habitants. Depuis trois ans, Moana Louis s’y rend plusieurs fois par an pour tisser des liens et s’imprégner de ce monde bien souvent aux antipodes de la réalité polynésienne. « C’est un peu masochiste mais ce que j’aime au Japon, c’est leur façon de travailler. La conception de leur produit, de la nourriture, de leur transport, de leur société : tout est pensé ! Tout ceci nous plaît… », continue l’enfant du pays. Plusieurs créations sont nées de ces voyages comme Tiare Sakura. Le documentaire suit l’aventure d’une japonaise-tahitienne au pays de ses ancêtres pour mieux comprendre la culture polynésienne.
Pour continuer leur développement nippon, les dirigeants de Blackstone envisagent d’implanter une antenne dans le pays. Le défi pourrait être relevé dans les années qui viennent avec l’aide du service international de la CCISM. « S’installer au Japon, ça ne se fait pas comme ça. Il faut connaître, savoir où aller. Avec la CCISM, on ne perd pas de temps, on sait à quelles portes il faut aller frapper », explique Moana Louis. Pour les associés, le Japon a soif de Polynésie. Moana Louis et Charlie Pérez espèrent y voir un jour flotter le nom de Blackstone Productions.
La cellule internationale pour exporter
Le Pôle Entreprises de la CCISM dispose d’un service international. Les deux conseillers qui y travaillent proposent différentes aides pour accompagner les sociétés dans leur développement international. Le panel s’étend des renseignements marchés comme les études de marchés, les tests de produits, les études réglementaires et juridiques, à des actions de terrain comme la participation à des salons internationaux, des missions de prospection ou encore l’aide à l’établissement de contrats internationaux. Toutes ces prestations sont proposées de façon individuelle ou collective. En outre, tout au long de l’année, des formations et des conférences sont organisées sur le thème de l’international tels que les ateliers « 1,2,3 j’internationalise »
Pour cette année, plusieurs actions sont prévues : la venue d’experts du développement sur le marché néo-zélandais, l’intervention de Business France Japon auprès des entreprises polynésiennes, une participation à des salons au Japon et au China international import expo, l’organisation du Tahiti export event, la Company Mission soutenue par Enterprise Europe network et programmée pour le salon International de l’Alimentation en Octobre à Paris ou encore la semaine européenne avec cette année la thématique du partenariat et du dispositif Erasmus accessible aux junior entreprises.
Pour toutes informations : international@ccism.pf ou 40 47 27 47