Grâce au label, José Tefaaora veut propulser son entreprise
Pour José Tefaaora, se lancer à son compte était un challenge. Après des études de technicien supérieur en maintenance industrielle, il est embauché par une société touristique de Haapiti à Moorea, puis devient professeur de lycée professionnel en électricité-plomberie au collège-Cetad d’Afareaitu, à Moorea.
Après plusieurs années de pause dans son activité professionnelle pour des raisons familiales, il arrive à Huahine avec sa femme. Une île qu’ils choisissent par coup de cœur. « En février 2016, j’ai eu un déclic et j’ai décidé de créer ma propre société, dénommée JV Électricité (J pour José et V pour Verna, le prénom de sa femme), installée à Fare à Huahine.
J’ai donc effectué toutes les démarches afin d’ouvrir une patente. Je suis ainsi devenu mon propre patron. » Le déclic ce sont des amis d’école qui sont déjà installés à leur compte. « Ça marchait bien pour eux, cela m’a donné envie. C’était pour me prouver que j’étais capable de le faire », explique-t-il. Les débuts sont difficiles : il faut réussir à se faire connaître et à gagner la confiance des clients. « Il faut être patient. Aujourd’hui ça commence à venir.
J’ai eu quelques clients de marque et ils ont parlé de moi. C’est dur d’instaurer la confiance mais quand tu fais bien ton travail, ça paye. » Il apprécie d’être libre et de gérer seul son emploi : « Ça change tout d’être son propre patron. Je fixe mes heures de travail, je prends des vacances quand je veux. Mais c’est aussi stressant car il faut que l’entreprise tourne. Il faut aussi réussir à se démarquer des autres électriciens installés sur l’île depuis des années. »
L’électricité a toujours été sa partie. « Le métier d’électricien demande de la précision et de la méthode. La première étape consiste à schématiser un plan électrique pour les nouvelles constructions. Elle ne peut se faire sans la participation des futurs propriétaires. Ils décident des divers appareils (four électrique, réfrigérateur, congélateur, machine à laver, climatiseur, lave-vaisselle, etc) à installer dans leur habitation.
La deuxième étape est la plus passionnante. Il s’agit de sa réalisation. Cela me permet de travailler en étroite collaboration avec l’entrepreneur en bâtiment et son équipe. » Il y a aussi des difficultés notamment de faire comprendre aux clients qu’il y a des normes à respecter. « La sécurité des personnes et de leurs biens est ma priorité. Je n’hésite donc pas à refuser un chantier lorsqu’un client est réticent à respecter les normes dont la NFC 15-100. »
Très à cheval sur la qualité du travail et la sécurité, José Tefaaora a obtenu le label CLCE (Centre Label et Contrôle Electrique) délivré par une association composée de la CCISM, de la société EDT-ENGIE, de bureaux de contrôle agréés et d’électriciens volontaires en novembre 2017. « Cette labellisation est une reconnaissance de l’excellence et de la qualité de mon travail. Elle permet de propulser mon entreprise JV Électricité comme la toute première société labellisée de tous les Raromatai. » Il a trouvé de quoi se démarquer de ses concurrents et espère désormais obtenir les marchés de l’administration et peut-être aussi la sous-traitance d’EDT-ENGIE. Il souhaiterait agrandir son entreprise et pourquoi pas s’étendre dans les autres îles Sous-le-Vent. L’aventure de JV Electricité ne fait que commencer.
Le label CLCE : une garantie d’installations électriques aux normes
Le label CLCE (Centre Label et Contrôle Electrique) garantie la qualité des installations électriques d’habitation et le respect de la norme NFC 15-100, gage de sécurité.
Les électriciens labellisés s’engagent à respecter cette norme, à conseiller et fournir un travail de qualité, à installer le matériel adéquat, à délivrer une installation sécurisée. Pour bénéficier du label CLCE les électriciens doivent démontrer leurs compétences et leur aptitude à délivrer une installation d’habitation aux normes. Un comité technique étudie la demande et attribue ou non le label.
Cette démarche anticipe un changement souhaité par les professionnels. « Aujourd’hui, la Polynésie française ne s’est pas encore dotée d’une réglementation claire encadrant les installations électriques d’habitation. Il n’existe aucune obligation de contrôle avant branchement pour ce type d’installation.
Face à ce manque et pour la sécurité des personnes, la CCISM, EDT, les électriciens volontaires et des bureaux de contrôle agréés ont constitué cette association en 2010 », explique la CCISM. L’association, appelée Centre Label et Contrôle Electrique, délivre le label et a pour objectif de faire prendre conscience aux électriciens de l’importance du respect de la norme NFC 15 100, obligatoire en France métropolitaine et ainsi garantir la qualité des installations électriques dans les habitations